vendredi 30 septembre 2011

Mercredi 21 septembre : Jour N°10


Jour de navigation, le dernier. Demain nous serons en Italie. Le voyage s’étire doucement vers sa fin. J’ai encore la tête plein des merveilleux souvenirs de l’orient, et le cœur frissonnant des émotions ressenties sur les lieux de la vie du Christ.

La mer n’est pas très belle aujourd’hui. Il y a beaucoup de vent et il ne fait pas très chaud sur les ponts supérieurs.
 Heureusement, le bateau est grand et les verrières refermées au dessus des piscines permettent de faire les lézards. Je suis régulièrement l’avancée du bateau.

Vers 16H00 sous un ciel assez sombre, les cotes sud de la Sicile commencent à être visibles.



Puis le bateau va prendre à son bord le pilote pour le guider dans sa navigation au travers de ce détroit. Et c’est alors que le soleil est réapparu. Nous traverserons donc cette passe sous le soleil.
Devant nous et derrière nous on peut voir de nombreux bateaux. Nous en croisons également qui font route vers le sud.

Puis, alors que nous sommes environ au  milieu du détroit, le bateau s’est mis à ralentir et à s’écarter de sa route pour se rapprocher de la côte sicilienne. Il semble qu’il y ait un imprévu.

Le bateau va se rapprocher assez près de la plage entre Messine et l’embouchure nord du passage. Il va quasiment stopper puis va faire un demi-tour sur lui-même. La manœuvre est impressionnante. Ce bateau de 300m de long, 35 m de large va tourner sur lui-même pour reprendre sa route vers la fin du détroit. On a vu s’éloigner un petit hors bord. Certainement une évacuation où le débarquement d’un passager.
Cela m’aura permis de rester plus longtemps très près de cette terre qui me rapproche de toi et de tes racines. Je ne peux m’empêcher de penser qu’à l’été 1884 tu étais dans ces lieux, du moins tout près de là. J’ai eu également une pensée pour ton père, je pensais à ce qu’il avait  certainement vécu comme un déchirement, celui d’avoir quitté sa terre, et les siens. J’ai également pensé à ce qu’il pouvait ressentir lorsque rentrant de mission, il revoyait les cotes, à ce qu’il pouvait ressentir lorsqu’il revenait avec vous. Toutes ces pensées se sont bousculées dans ma tête. Au fond de moi j’étais ému  à travers toi et à travers de ce qui est une partie de ta vie et de ton histoire. Ce voyage n’est décidément pas commun. Je me rends compte que tout au long de ce périple, il y a eu des instants que j’ai vécus très intensément car il était en rapport avec toi, pour plein de raisons différentes.

Puis tranquillement, le bateau s’est éloigné de la Sicile et a pris la direction de l’ile volcanique du Stromboli près duquel nous sommes passés à moins de 2 Km.

Petit à petit la nuit est tombée. Demain nous serons à Rome.

Je m’endors en pensant à toi, en me demandant si tu vas bien, et en me disant qu’il me tarde quelque part de rentrer pour avoir de tes nouvelles.

Mardi 20 septembre : Jour N°9

Journée Grecque. La deuxième de ce voyage après la journée à Olympie du 14 septembre. Une seule nuit de navigation a été nécessaire pour rejoindre le Pirée qui est le port d’Athènes, l’un des plus grands ports de la méditerranée. Là encore c’est avec les lueurs du jour que notre bateau a lentement accosté au milieu d’un trafic important de bateaux de commerce.
Le port et les eaux sont très sales, ce qui tranche beaucoup avec la pureté de l’eau que l’on rencontre en pleine mer.

Cette fois ci nous revoilà en Europe, ce qui simplifie beaucoup les formalités de débarquement à terre.





Les bus nous attendent pour partir vers les différentes excursions. Nous avons choisi Athènes et l’acropole. Très vite le bus s’et retrouvé englué dans les embouteillages grecques. La ville avec les différents quartiers que nous traversons n’est pas très belle et est assez sale, rien de bien touristique.

Arrivés dans le centre ville d’Athènes, nous faisons un tour de ville en bus des principaux bâtiments et monuments de la ville, palais gouvernemental, université, bibliothèque…… Au loin on aperçoit le Parthénon au sommet de l’acropole qui domine la ville.  
Le car nous a déposés au pied de cette colline. La foule des touristes est immense et le guide a eu beaucoup de mal a garder le groupe réuni. Les ruines de l’acropole sont impressionnantes, avec les différents temples dédiés à Athéna.






 Les travaux de consolidation sont encore en cours aujourd’hui. Les dimensions des pierres, des blocs et des statues sont assez incroyables. Tout est en marbre. C’est un grand plongeon dans le temps. Mais il est difficile de pouvoir tout voir car la foule est gigantesque, c’est même un peu oppressant. En plus lors de la visite, le soleil tapait déjà fort pour un matin. Nous sommes donc redescendus au point de rendez vous fixé par le guide  au pied de la colline et nous avons rejoint une fois le groupe au complet le nouveau musée archéologique d’Athènes qui a été inauguré l’an dernier. C’est un musée très moderne de béton et de verre dans lequel sont présentées toutes les pièces découvertes lors des fouilles faites sur l’acropole. Il aurait fallu plusieurs jours pour tout voir et nous n’avions de deux heures. Nous avons donc vu que les principales pièces, les plus célèbres. Ce musée est magnifique car il y a un contraste très fort entre la modernité de sa construction et le caractère antique de ses collections. De plus il y a beaucoup d’espace et de lumière ce qui permet de mettre en valeurs les statues et pièces qui y sont présentées.
Puis nous avons eu droit à un temps libre dans le quartier commerçant du Plaka avant de rejoindre le bus pour rentrer au bateau. Les grecques d’Athènes ne m’ont pas laissé un super souvenir. Pas forcement très sympathiques, la ville est assez sale. Coté visites, le Parthénon et le musée sont spectaculaires et méritent de pouvoir y passer plus de temps. L’excursion n’était que de 5H.
Une fois au bateau, nous avons mangé et nous avons flemmardé sur les transats en attendant que le bateau ne reprenne la mer vers 17H, pour une journée entière de navigation vers l’Italie et le port de Civitavecchia pour la visite de Rome. Au cours de cette journée de navigation dans le courant de l’après midi nous allons repasser le détroit de Messine cette fois ci de jour.
En attendant le départ, le temps s’est soudainement mis à l’orage et c’est sous un ciel zébré d’éclairs et une mer agitée que le bateau a navigué toute la nuit. C’est la seule fois du voyage où l’on a pu sentir « bouger » le bateau.

mercredi 28 septembre 2011

Lundi 19 septembre : Jour N°8


C’est aux premières lueurs du jour que le Costa Pacifica est arrivé à Izmir, port blotti dans le fond de ce golf de la cote ouest de la Turquie. Là encore la ville est doucement apparue, se dévoilant petit à petit dans les brumes rosées de l’aube naissante. La ville accroche ses différents quartiers de part et d’autre de ce bras de mer parcouru par de nombreux ferrys.




Nous avons accosté, suivi par un autre bateau de la compagnie, le Costa Marina.






Après avoir effectué les formalités douanières, nous avons rejoint notre bus où nous attendait notre guide pour la journée.  Direction la région d’Ephèse et la montagne de rossignol qui domine la mer pour visiter le site de Meryem ana où se trouve la maison de la Vierge, puis le site archéologique de la cité antique d’Ephèse. Puis ce sera la visite de la basilique construite sur le tombeau de St Jean.

Durant le trajet vers Ephèse, le guide nous a retracé l’histoire de la Turquie au court des temps. Un petit cours très intéressant car fait avec beaucoup d’humour et de dynamisme par un guide parfaitement bilingue car il avait apprit très jeune le français dans un lycée Jésuite à Istanbul.







Le site où se trouve la maison de la vierge est situé au sommet d’une montagne couverte de forêts qui donne au lieu une certaine fraicheur. Il y régnait une atmosphère très douce et très agréable. Et très bizarrement, malgré la foule importante de pèlerin déjà présents à notre arrivée, le lieu semblait baigné d’une quiétude et d’une sérénité qui m’a impressionné.






C’est une petite  maison de pierre blottie contre la colline, sous les arbres, à coté d’une source.

L’histoire de la découverte de ce lieu qui est encore assez peu connu est très belle. Je vais te la raconter. Avant de mourir sur la croix, Jésus dit à Marie et à Jean : « Mère, voici ton fils, fils voici ta mère »  Jean s’occupa donc de Marie. En l’an 42, Jean accompagné de Marie, quitta Jérusalem par la mer et vint s’installé dans la région d’Ephèse. Là, il choisit un endroit sûr et tranquille pour s’y installer. Il choisit donc cette maison dans la montagne à proximité de cette source. C’est là qu’il écrivit son évangile. La vierge y vécu 12 ans et y serait morte en l’an 54, à l’âge estimé de 68 ans. Au cours du temps, ce lieu est tombé dans l’oubli, jusqu’à ce qu’au milieu du 19° siècle une religieuse allemande Catherine Emery eu une vision de la maison de la vierge localisée à proximité de la cité antique d’Ephèse. Le problème était que la cité antique d’Ephèse était elle-même perdue, car ensevelie à la suite de nombreux tremblement de terre durant l’antiquité. C’est seulement en 1890 que des archéologues ont découvert les vestiges de cette citée. Un prêtre ayant relu le récit du songe de Catherine Emery, décida alors de repartir à la recherche de cette maison. Il parcouru la montagne, et avec l’aide des bergers la retrouva. Depuis cette maison a été restaurée et est devenue un lieu de pèlerinage important pour les chrétiens du monde entier, mais aussi et c’est plus surprenant pour les musulmans car la vierge est reconnue et célébrée par les musulmans comme la mère du prophète Jésus qui est cité 12 dans le coran comme un prophète mais pas comme le fils de dieu car dans la religion musulmane, dieu ne peut avoir de fils fait homme.

Les deux religions se retrouvent donc ici dans une même prière.

Ce lieu est très fervent, paisible et d’une douceur infinie. Que ce soit aux alentours de la maison, à l’intérieur de la maison elle-même, ou à coté de la source, tout est apaisant. J’ai ressenti sa présence en ces lieux. Une sorte de frisson très doux, rassurant. Je me suis imprégné de cette atmosphère si particulière. Cela m’a apporté un sentiment de bien être immense. Tu étais avec moi, dans mes pensées. Je me suis un peu mis à l’écart du groupe lors de cette visite, j’avais ce besoin d’être seul physiquement, afin de pouvoir être totalement proche de toi dans mon cœur et dans mes sensations. J’ai vécu ces instants dans un partage absolu avec toi.
 Mes prières à Marie ont été pour toi, pour lui demander sa protection pour toi et ce bébé que tu portes en toi. Je dis mes prières car j’en ai fait une dans la maison, et une autre écrite sur un petit papier que j’ai laissé entre les pierres du mur autour de la source comme le font les pèlerins en ce lieu.

Beaucoup d’émotion, quelques larmes, mais un vrai et fort sentiment d’amour.





Après ces instants très forts dont je me souviendrais toute ma vie, nous sommes descendu en bus jusqu’au site archéologique de la cité d’Ephèse. Visite très intéressante, bien que moins forte en émotions que la précédente.


 Ephèse était une cité portuaire très importante aux alentours de -300 avant JC qui avait 300 000 habitant ce qui est énorme pour l’époque. Le port était basé sur le commerce entre l’occidant grecque et romain et l’Asie. Et puis petit à petit le port s’est ensablé et la mer s’est retirer à 8 km. L’activité et la population ont donc diminué, jusqu’à ce que la ville soit détruite par les tremblements de terre et enfouie sous les éboulements. Beaucoup de monde dans cette cité, sous un soleil de plomb. Le monument le plus spectaculaire est sans aucun doute la bibliothèque d’Adrien et l’amphithéâtre.

Après un repas turc pris dans un restaurant typique (Mèze, humus, kebab, aubergine farcie à la viande et sauce yaourt….), nous sommes allés visiter les ruines de la basilique byzantine construite sur le tombeau de St Jean. Malheureusement la crypte n’est pas accessible car le sarcophage et les restes de St Jean ont été pillés par les croisés pour être ramenés à Rome. Cette basilique est en cours de restauration.

Puis ce fut le passage traditionnel dans les commerces et le retour au bateau en fin d’après midi. Après cette excursion sous un soleil de plomb, une petite tête piquée dans la piscine du bateau a été vraiment la bien venue avant le repas du soir où nous avons longtemps parlé de ce que nous avions vu dans la journée, et notamment sur cet aspect assez peu connu de la vie de la vierge.

Cette journée a été personnellement une des plus fortes de ce voyage sur le plan des émotions et de la force des ressentis spirituels avec celle de Jérusalem.

Dimanche 18 septembre : jour N°7


Après avoir quitté le port de Haïfa en fin de journée, le bateau a navigué toute la journée du dimanche en méditerranée orientale en direction de la cote ouest de la Turquie et du port d’Izmir notre prochaine escale. Nous sommes passé tout près de l’ile de Rhodes, puis direction l amer Egée et le golf d’Izmir. Journée de repos à bord, avec un peu de sport et de détente après deux journées intenses et longues à Ashdod et Haïfa.

mardi 27 septembre 2011

Samedi 17 septembre : jour N°6

Le bateau a quitté le port d’Ashdod en début de soirée, et après une nuit de navigation le long de la côte israélienne, est arrivé au petit matin au port de Haïfa 300 km plus au nord.

Comme hier, après avoir accosté, les autorités portuaires ont effectués les contrôles et ont autorisé les passagers à débarquer et à rejoindre les bus pour les excursions de la journée.

Au programme aujourd’hui, la visite de la ville de Nazareth avec ses deux basiliques de l’annonciation, puis direction le nord de la Galilée sur les bords du lac de Tibériade, lieu des premiers miracles faits par jésus. LA journée doit se terminer sur les rives du Jourdain dans le lieu ou le christ a été baptisé et où des chrétiens du monde entier viennent se plonger dans les eaux du fleuve, comme les premiers chrétiens le faisaient.
Ce sera une excursion moins urbaine que hier, et surement moins tendue car la région de Galilée est calme, sans tensions politiques, bien que proche de la Syrie et du sud Liban.

Après quelques minutes de car, nous arrivons dans les faubourgs de Nazareth. C’est là qu’il y a 2000 ans vivait Joseph un charpentier de Bethléem venu pour construire la ville de Tibériade toute proche voulue par le roi Erode comme la capitale de la Galilée. Il est venu en ces lieux avec sa femme Marie, âgée d’environ 14 ans selon les découvertes des historiens. C’est là, à Nazareth que l’annonce par l’ange Gabriel sera faite à Marie qu’elle porte en elle le fils de dieu. Aujourd’hui, il y a deux versions de cet épisode biblique, qui localisent le lieu de l’annonciation.

La première dit que l’ange Gabriel est apparu à Marie sur le bord d’une source alors qu’elle était sortie de sa demeure pour aller chercher de l’eau. La source existe toujours et autour, les byzantins ont construit au 1° siècle une basilique pour protéger et célébrer l’endroit.
 Elle est le lieu de nombreux pèlerinages. Comme tous les lieux de cultes byzantins, elle est richement décorée et le siège d’une grande ferveur populaire.












La deuxième version dit que l’ange Gabriel est apparu à Marie dans sa maison. C’est généralement la représentation faite par les peintres de la renaissance pour les tableaux représentants l’annonciation. 
Ce lieu qui a été découvert à la fin du 19° siècle lors de fouilles archéologiques est aujourd’hui protégé et consacré par une immense Basilique construite dans les années 1960 par l’ordre des franciscains avec des fonds venus de donateurs du monde entier. Cette basilique recouvre les ruines de cette maison sur laquelle au premier siècle, une église byzantine avait déjà été construite puis perdu lors des invasions ottomanes..


Dans les deux lieux, proches de quelques centaines de mètres l’un de l’autre, la ferveur est très grande. Et là encore, malgré la foule, j’y ai ressenti une vraie sérénité, une quiétude immense. Cette atmosphère est propice à la prière qui vient très naturellement. J’y ai prié la vierge avec mes mots pour lui demandé sa protection et son amour pour toi et ton enfant. La encore tu étais en pensée avec moi tout au fond de mon cœur.

Nous avons alors quitté ce lieu émotionnellement très fort et symbolique pour aller vers le lac de Tibériade. En route nous avons traversé le village de Cana, là où le christ fit le miracle du vin.

Le lac se trouve à 200 m en dessous du niveau de la mer. Ses rives et les plaines qui le bordent sont d’une luxuriance éblouissante. On parle souvent de la terre promise, mais c’est effectivement l’impression qu’il s’en dégage. L’air y est doux, le vent caressant, la campagne verte et couverte de cultures de bananes de mangues, de fruits divers, de vignes. Ces cultures sont rattachées à des Kibboutz, grandes fermes organisées sur le modèle de la collectivité autonome.

Tout respire la douceur de vivre dans cette région maintenant qu’elle est en paix, ce qui n’a pas toujours était le cas dans les années 1970-1980. Mais aujourd’hui, c’est la paix avec la Syrie et les habitants profitent du lac et des richesses de cette région.

Après un repas dans un grand hôtel avec des plats typiques de la région, notre guide nous a conduit dans un lieu particulièrement beau, d’une douceur incroyable, sur les bords du lac, là où jésus accomplit ses miracles de la pêche miraculeuse, celui de marcher sur l’eau et de la multiplication des pains.
 Une petite chapelle a été construite en ce lieu pour protégé le rocher sur lequel Jésus s’installé pour parler à des disciples et aux personnes venues l’écouter. Cette chapelle se trouve à quelques mettre des eaux du lac, sous un couvert d’arbres très verts qui amène beaucoup de fraicheur  t de douceur à ce lieu. Je me sens bien. Je pense à toi.

De là nous avons rejoint les ruines du village de Capharnaüm,  où jésus vécu à cette époque de sa vie dans la maison de Simon pierre. Il y enseigna la parole et y fit des miracles, comme celui de sauver le serviteur d’un centurion romain qui en remerciement fit construite une synagogue sous le nom de synagogue de jésus.

Le temps passe très vite quand on est pris par ce que l’on voit. Il était déjà l’heure de repartir vers les rives du Jourdain, voir le lieu sacré du baptême des premiers chrétiens

Puis ce fut le retour vers Haïfa et le bateau, la tête pleine d’images fortes et de merveilleux souvenir, la paix dans le cœur et la joie ressentie d’avoir marché sur les pas du christ.